À la fin du 19e siècle, les immigrants chinois se déplacent vers l’Est depuis la Colombie-Britannique. Victimes de racisme et d’intimidation, leurs horizons sont limités. Ils vont donc se concentrer dans deux domaines : les buanderies d’abord, et dans une moindre mesure dans notre quartier, la restauration. Les conditions de travail dans les buanderies sont difficiles : espace exigu, chaleur écrasante, longues heures pour une faible marge de profit. La première buanderie chinoise d’Hochelaga apparaît en 1894, rue Dézéry en face de l’actuel square. La seconde s’ouvre l’année suivante au 3172, rue Sainte-Catherine, entre Préfontaine et Dézéry. Les buanderies vont ensuite s’installer progressivement dans la partie est d’Hochelaga, puis dans Maisonneuve. En 1927 on compte 23 buanderies dirigées par des familles chinoises. Ensuite, leur nombre diminue progressivement pour être de 13 en 1939, 8 en 1961 et seulement une en 1966. La crise économique des années 1930 et, par la suite, l’apparition de nettoyeurs indépendants sont les deux facteurs principaux qui expliquent la diminution du nombre de buanderies chinoises.
La dernière buanderie d’Hochelaga-Maisonneuve est celle de Wing Lee, ouverte en 1913, au 3689 rue Adam. Elle continue d’exister jusqu’en 1969. L’année suivante, elle est reprise par Wong Hing Fee à l’adresse voisine (3693) et ce, jusqu’en 1989. Au total, la buanderie de Wing Lee aura existé pendant 76 ans dans le quartier. Une autre buanderie de la famille Lee était installée un peu plus à l’ouest rue Adam au 3630. Elle a été en activité de 1924 à 1959.
Image : AHMHM, 3689-3693 rue Adam, 5 juillet 2021.
