cultivateurs
Ouvrir une session Ouvrir une session
logo

Atelier d'histoire

Mercier-Hochelaga-Maisonneuve

Asile Saint-Benoît-Joseph-Labre

m s

L'Asile Saint-Benoît-Joseph-Labre fut inauguré le 15 septembre 1884. Administré par les Frères de la Charité, une communauté belge arrivée à Montréal en 1865, le bâtiment principal était situé en marge de l'ancien village de Longue-Pointe, à l'est de l'actuelle rue de Beaurivage (anciennement Omer). En 1870-1871, les frères achetèrent à cet effet une bande de terre comprise entre la rue de Beaurivage, la rue Liébert, le fleuve et la municipalité de la paroisse de Saint-Léonard-de-Port-Maurice (Anjou). À cette époque, la conception de la maladie mentale était très différente. On pensait chez les communautés religieuses qu'elle provenait de l'urbanité, contraire à la vocation agricole des Canadiens français. Pour en guérir, il fallait se ressourcer à la campagne et redécouvrir cette vocation providentielle. L'asile comprenait par ailleurs des terres cultivées par les malades. Spécialisé dans les soins psychiatriques légers et les cas d'alcoolisme, il est surtout connu pour avoir interné Émile Nelligan de 1899 à 1926.

Dans le cadre de l'étatisation du système de santé québécois au tournant des années 1970, les patients psychiatriques furent progressivement remplacés par des personnes âgées en perte d'autonomie. En 1984, cent ans après son ouverture, l'hôpital devint le CHSLD Pierre-Joseph-Triest. Ce changement de nom officialisait la nouvelle vocation de l'établissement et honorait la mémoire du fondateur de la congrégation des Frères de la Charité. Une façon pour le gouvernement québécois de reconnaître la contribution de cette communauté à la direction de l'hôpital. En 1988, l'institution fut forcée de déménager dans un nouvel édifice érigé à même le parc Dupéré, voisin de l'école de réforme Mont-Saint-Antoine (administrée par les Frères de la Charité de 1932 à 1964). Deux raisons ont motivé ce départ, soit la vétusté des locaux et les projets d'expansion portuaire. Abandonné puis squatté, l'hôpital est ravagé par un incendie en 1990. On y trouve aujourd'hui des conteneurs.

Source photo: Archives de Montréal, 1984