Peu connu, Paul Galibert (1856-1945) a pourtant joué un rôle important dans l’histoire de Longue-Pointe et, plus largement, celle de Montréal !
Né en France, Paul Galibert arrive à Longue-Pointe en 1864 alors que son père Calixte vient rejoindre ses deux frères Casimir et Théodore. En 1878, Paul prend la direction de la tannerie familiale, fondée quelques années auparavant par son père, située au 2125, rue Sainte-Catherine Est. En 1886, il devient conseiller municipal de Longue-Pointe et occupe ce poste pendant cinq ans. Il faut dire que la famille Galibert est très active sur la scène municipale de Longue-Pointe. Casimir Galibert en est même le maire de 1878 à 1884.
En 1897, à la suite de son mandat, Paul Galibert est nommé président de la Montreal Turnpike Trust par le nouveau gouvernement de Laurier. Cet organisme, mis sur pied en 1840, se charge de l’entretien des chemins publics entourant l’île de Montréal en recueillant des droits de péage auprès de ceux qui veulent entrer dans la ville. Galibert perd son poste à la suite de la défaite de Laurier en 1911.
Paul Galibert se fait, cependant, surtout connaitre pour le rôle important qu’il joue dans la lutte qui oppose la Montreal Street Railway à la Montreal Terminal Railway pour le contrôle du tramway à Montréal. En 1904, la Montreal Street Railway désire étendre son réseau à l’est de Maisonneuve sur la rue Notre-Dame. Le projet s’annonce périlleux puisque l’est de l’île est la chasse gardée de la Terminal avec sa ligne qui va de Maisonneuve à Pointe-aux-Trembles. La Montreal Street Railway contourne ce problème en créant la Suburban Tramway & Power Co., compagnie sans garage ni matériel qui loue son équipement…à la Montreal Street Railway. Paul Galibert est l’un des directeurs de la Suburban. En 1907, il entre au conseil d’administration de la Montreal Street Railway. Il cumule des postes de directeur de la Canada Steamship Lines, de la Montreal Light, Heat & Power et de nombreuses autres entreprises. Il devient aussi gouverneur de trois hôpitaux de Montréal ainsi que l’un des fondateurs du journal libéral Le Canada en 1903.
En 1940, il ferme sa tannerie de la rue Sainte-Catherine et il meurt en novembre 1945. La rue Galibert dans le Village Champlain, désignée en 1950, honore sa mémoire.
Image : Montréal fin-de-siècle: histoire de la métropole du Canada au dix-neuvième siècle, p. 135.
