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Atelier d'histoire

Mercier-Hochelaga-Maisonneuve

Maison Alfred-Patrie

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Érigée en 1911 rue Bossuet, la maison Alfred-Patrie fait partie des plus belles habitations de Notre-Dame-des-Victoires. À ses débuts, le bâtiment prenait la forme d’un duplex sans distinction particulière outre sa brique chamois. On retrouve cette couleur élégante sur d'autres bâtiments emblématiques dans le quartier, notamment la caserne 39 et la maison Odilon-Guy, rues Marseille et Cadillac. On sait que l'édifice était habité par la famille Patrie à partir de 1911 sans qu’il soit pour autant complété. Ce n'est qu'en 1914 que le bâtiment est terminé et qu'un premier locataire emménage à l'étage. Les principaux éléments distinctifs comme la tourelle, la galerie, le balcon et le grenier ont été ajoutés dans les années subséquentes.

Alfred Patrie (1855-1921) commence à travailler à l'âge de 10 ans dans les usines de chaussures. Militant au sein de l'Union des cordonniers dès les années 1870, il joue un rôle important dans la syndicalisation de cette industrie. C'est dans ce contexte qu'en 1889, il témoigne à la Commission royale d'enquête sur les relations entre le capital et le travail. Comme la plupart des autres témoins, il met en lumière les principales conclusions du rapport, soit les conditions de travail inhumaines des ouvriers, l'exploitation des femmes et des enfants et l'existence d'un système patronal de représailles visant à purger toute forme de syndicalisme. Paradoxalement, dans les années suivantes, Alfred Patrie devient contremaître d'usine. En 1911, son salaire annuel atteint 1560$, trois fois celui d'un ouvrier non qualifié. Cette année-là, il achète de la Compagnie foncière suburbaine, à l'origine du projet de Guybourg, le lot sur la Bossuet (anciennement Roberval).

Image : AHMHM, Maison Alfred-Patrie, 2001; 2747-2749 rue Bossuet.

Maison Alfred