Dès 1926, plusieurs villes au Québec se dotent de pépinières dont Saint-Hyacinthe et Outremont qui font figure de pionnières. Le mouvement tarde, pourtant, à gagner Montréal. Il faut, en effet, attendre l’après-Guerre pour que l’administration de la métropole, alors dirigée par Camilien Houde, décide d’établir une pépinière municipale. À cette époque, le territoire montréalais connait une expansion urbaine fulgurante, ce qui fait exploser la demande en arbres et arbustes. Pour répondre à ce besoin, la Ville est contrainte de faire appel à des pépinières ontariennes. Afin de s’affranchir des fournisseurs privés, le projet d’une pépinière municipale voit finalement le jour au début du printemps 1948. Mené par le conservateur du Jardin botanique, Henry Teuscher, un site est proposé dans la partie nord-ouest du quartier Mercier, entre les rues de Jumonville, Duquesne , Carignan et le boulevard Rosemont. S’étendant sur 12 hectares, la pépinière municipale est établie sur des terrains saisis pour taxes impayées. Les travaux d’aménagement commencent en 1949.
En avril 1950, on nomme Jean Huc, contremaître au Jardin botanique et diplômé de l'Institut agronomique de Paris, à la tête de la nouvelle pépinière. Le mois suivant, près de 5000 arbres sont plantés. On y trouve des érables de Norvège, pommiers ornementaux, chênes, frênes, tilleuls et épinettes. Il faudra attendre une dizaine d'années avant que la pépinière soit autosuffisante. Dans l'intervalle, la Ville continue à s'approvisionner auprès de fournisseurs privés. L'espace vient rapidement à manquer. En 1966, la pépinière est déménagée à Terrebonne. Depuis 2001, elle se trouve dans la ville de L'Assomption.
Image : Archives de Montréal, Vue aérienne de la pépinière municipale en 1960. Le secteur, connu aujourd'hui sous l'appellation Louis-Riel, est en pleine expansion.
