La carrière de Maisonneuve, située à l'extrémité nord de l'actuel Jardin botanique, débuta ses activités en 1909. Son propriétaire, Joseph Rhéaume, était aussi un grand propriétaire foncier dans la municipalité. La carrière, entièrement électrifiée, possédait trois concasseurs à air comprimé permettant d'extraire quotidiennement 1500 tonnes de « banc rouge », un type de pierre servant à la perméabilisation des routes. Les salaires étaient bons : 1,90 $ par jour. Pour créer le parc Maisonneuve, en 1914-1915, la municipalité procéda à l'acquisition des terrains de Rhéaume (Rosemont-Viau-26e avenue-Laurier). Une vraie fortune : 3 millions de dollars !
À partir de 1920, la Ville de Montréal, qui avait annexé Maisonneuve deux ans plus tôt, chercha à générer des profits avec la carrière désormais municipalisée. Elle força même les entrepreneurs en voirie à s'y approvisionner pour les contrats publics. Quant au contrat d'exploitation, il fut octroyé au plus bas soumissionnaire... Joseph Rhéaume. Des contestations judiciaires d'entrepreneurs mécontents mirent éventuellement fin à ce commerce. La carrière, abandonnée dans les années 1930, fut transformée en dépotoir en 1948. Pendant six ans, près de 1,6 million de mètres cubes de déchets ont été enfouis. On y trouve surtout des produits chimiques et des pots de peinture. Le secteur fut par la suite reboisé.
Image : La ville de Maisonneuve : le principal faubourg industriel de Montréal, Carrière de Maisonneuve, 1911.
