Le 18 novembre 1941 mourait à Saint-Jean-de-Dieu (aujourd’hui l’Institut universitaire en santé mentale de Montréal) Émile Nelligan. Celui que l’on peut qualifier de premier grand poète québécois de l’ère moderne est né le 24 décembre 1879. Membre de l’École littéraire de Montréal, sa carrière poétique ne dura que trois ans, soit de 1896 à 1899. Héritier des poètes symbolistes français et fasciné par l’univers glauque d’Edgar Allen Poe, son œuvre compte quelque 170 poèmes parmi lesquels les plus célèbres sont «Soir d’hiver», «La Romance du vin» et le «Vaisseau d’or».
Nelligan connaît son chant du cygne à une séance de l’École littéraire du 26 mai 1899 où la foule est en délire après la lecture de trois poèmes dont «La Romance du vin». Parce qu’il est atteint de schizophrénie et qu’il sombre dans une profonde dépression, son père le fait interner à l’Asile Saint-Benoît-Labre, rues Notre-Dame et de Beaurivage, le 9 août suivant. En 1925, il est transféré à Saint-Jean-de-Dieu où il demeurera jusqu’à la fin de sa vie. Il est inhumé au cimetière Côte-des-Neiges.
Ses œuvres sont rassemblées et publiées une première fois par Louis Dantin en 1904. De multiples rééditions continueront de paraître jusqu’à nos jours. Plusieurs de ses poèmes seront mis en musique par des artistes québécois. Il existe également un opéra, Nelligan, sur un livret de Michel Tremblay et une musique d’André Gagnon.
Image : BANQ, Émile Nelligan à l’Asile Saint-Benoît-Labre, 1919.
