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Atelier d'histoire

Mercier-Hochelaga-Maisonneuve

Maisons des vétérans

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La crise du logement actuelle n’est pas sans rappeler celle qui eut lieu lors de la Seconde Guerre et de l’après-guerre. À cette époque, la Grande dépression (1929-1939) avait ralenti presque complètement la construction résidentielle tant et si bien qu’on estime qu’il manquait 30 000 logements à Montréal au début de la guerre. L’arrivée de 65 000 travailleurs à Montréal venus profiter de nouveaux emplois dans l’industrie de l’armement vient aggraver le problème. Face à cette situation, le gouvernement fédéral agira sur deux fronts : d’abord un contrôle des loyers pour éviter les évictions et les reprises de possession par les propriétaires; ensuite la création de la Wartime Housing Limited en 1941 pour la construction de maisonnettes pour les travailleurs et, à partir de 1944, pour les vétérans bientôt de retour à la fin du conflit.

Un bel exemple d’un secteur de maisons de vétérans est celui de Viauville (les rues Sicard à Viau) entre Rouen et Hochelaga. La majorité des terrains était la propriété de la Ville de Montréal qui les avait saisis pour non-paiement de taxes au début de la guerre. Ceux-ci seront ensuite cédés au gouvernement fédéral. Entre le 24 octobre 1945 et le début mars 1946, 91 maisons de vétérans seront érigées par les entrepreneurs J.-L.-E Price Ltée. Ces dernières sont usinées et assemblées très rapidement. Ces maisons d’un étage comportent un toit à deux versants avec un prolongement derrière pour abriter la seconde entrée, trois chambres dont deux à l’étage, une cuisine avec salle à manger, le salon et la salle de bain. Elles ont l’avantage d’être détachées et de posséder un espace gazonné contrairement au reste du quartier. Parallèlement dans ce secteur, une partie des terrains est réservée à la construction de duplex jumelés comme on peut le constater sur le côté ouest de la rue Leclaire.

Assez curieusement, au début, les résidents sont locataires de la Wartime Housing. Un sondage effectué dans le régime foncier nous a permis de constater que les résidents de 1946 ne deviennent propriétaires qu’en 1951 ou 1952. La Société d’hypothèque et de logement se charge de vendre les maisons qui se détaillent entre 3000 $ et 4 000 $. Ainsi, Gérald Tremblay du 2271, rue St-Clément, paiera sa maison 3 480 $. Après avoir versé 10% du prix, le solde devra être payé en 300 versements mensuels (25 ans) de 32 $.

Image : BANQ, Vue en plongée des maisons des vétérans; cette photo est parue dans La Presse du 9 mars 1946.

Maisons des anciens combattants