Né à Sainte-Rose, il étudie les rudiments de la peinture auprès de peintres québécois puis perfectionne son art à l’Art Institute of Chicago. Après la période des grands ormes (1922-1927) surtout campés à Sainte-Rose, son village natal, il s’intéresse périodiquement à Hochelaga jusqu’au début de la Seconde Guerre.
Lorsqu’il séjourne à Montréal, Fortin s’installe près des rues Wurtele et Sherbrooke où se trouve un viaduc sous lequel passe la voie du CP. Il est donc situé sur un point élevé du quartier, la terrasse Sherbrooke, qui lui donne une magnifique vue sur les rues nord-sud descendant doucement vers le fleuve, sur l’église de La Nativité, facilement reconnaissable à son campanile, la cathédrale de Longueuil et les monts Saint-Bruno et Saint-Hilaire. Ces derniers sont omniprésents en arrière-plan de ses toiles sur Hochelaga.
Dans ses toiles sur Hochelaga, Marc-Aurèle Fortin dépeint les effets de l’urbanisation et de l’industrialisation sur le paysage avec ses maisons entassées les unes sur les autres, ses usines et les voies ferrées qui sillonnent le quartier. Ainsi on reconnaît parfois la Dominion Textile et le silo #4. De son point de vue, Fortin peut apercevoir les voies du CP à l’ouest de Moreau ou celle de la Canadian Northern qui traverse le quartier d’ouest en est. Pour les besoins de l’œuvre, il fait passer cette dernière au nord de La Nativité alors qu’elle est en réalité au sud. Les voies ferrées sont d’ailleurs l’élément principal de la toile intitulée « Voie ferrée à Hochelaga ». D’autres éléments du paysage urbain sont les cordes à linge et les fils électriques.
En avant-plan, il magnifie le paysage en transformant les terrains vacants au nord de Rouen en champs vallonnés et cultivés. On y trouve immanquablement un homme tirant une charrette de foin, une de ses marques de commerce. Dans la célèbre toile « Commencement d’orage à Hochelaga », on voit même une maison de ferme et des paysans au travail. La nature est aussi présente en fond de toile par ses nuages impressionnants, presque menaçants, prêts à avaler le paysage.
Source image : Voie ferrée à Hochelaga, 1931 ou 1932, Pastel sur papier, 47,2 x 60,9 cm; copyright Musée national des beaux-Arts du Québec.
