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Atelier d'histoire

Mercier-Hochelaga-Maisonneuve

Camp de chômeurs de Longue-Pointe

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La pandémie a eu de dures conséquences et certains ont été contraints à s’installer dans un camp de fortune, rue Notre-Dame Est près du pont Jacques-Cartier. Ce phénomène n’est pas sans rappeler la crise économique des années 1930. À cette époque, les refuges comme le Refuge Meurling, au nord de Moreau, débordent et ne peuvent servir tout le monde. Des chômeurs, surtout des hommes célibataires, sont contraints de s’installer dans des camps de fortunes. Le 19 novembre 1932, par exemple, un reportage sur un camp de chômeurs à Longue-Pointe, installés au sud de Notre-Dame vis-à-vis la rue Lyall, est publié dans La Presse.

Cette petite « colonie » regroupe une quinzaine de cabanons où habitent 17 chômeurs célibataires. Pour ces derniers, les conditions de vie sont très difficiles. Jusqu’en 1932 ils n’ont pas droit aux secours directs ni aux emplois pour les travaux publics. Après 1932, bien qu’ils puissent être employés lors de travaux publics, on donne la priorité aux pères de famille. Finalement, ces chômeurs célibataires sont vus comme une menace de désordre et un terreau fertile pour le communisme.

Selon le reportage de la Presse, dans le camp de Longue-Pointe l’organisation n’est pas collective : chacun ne peut compter que sur soi. On connaît le nom des voisins, mais sans plus. Les cabanons sont bâtis de tôles et de planches et meublés d’articles trouvés au dépotoir municipal. Les chômeurs chauffent avec du mauvais charbon ou des dormants de chemins de fer. Les sœurs de la Providence de l’Asile St-Jean de Dieu leur fournissent des vêtements et de la nourriture. D’autres, comme les Pères franciscains de Rosemont et quelques marchands des environs, leur apportent aussi de l’aide.

Nous ne savons pas comment l’histoire du camp de Longue-Pointe s’est terminée et même si les chômeurs ont réussi à passer l’hiver 1932-33.

Image : Le cabanon de Paul Coderre, ancien peinte de couvertures et de clochers, au camp de Longue-Pointe. La Presse, 19 novembre 1932, p. 27.

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