Les marchands de bois et charbon étaient jadis ce qu'Hydro-Québec est aujourd'hui, un service essentiel. L'électricité, disponible à Montréal depuis le dernier quart du 19<sup>e</sup> siècle, n'était pas pour toutes les bourses. Des familles ouvrières continuèrent de se chauffer au bois ou au charbon jusqu'aux années 1950 et même plus longtemps encore. La cour que l'on aperçoit sur la photo fut ouverte en 1945. On la retrouvait au coin des rues Sainte-Catherine et Préfontaine, côté sud-est. Il s'agissait du nouveau point de vente d'Adélard Lange qui débuta huit ans plus tôt dans sa cour arrière au 568-578 rue Dézéry. Malheureusement pour lui, son commerce ouvrit sur le tard dans l'histoire des marchands de bois et charbon.
À partir de 1950, le terrain changea plusieurs fois de vocation et prit un aspect de laisser-aller. L'abandon du commerce de bois et charbon coïncida probablement avec la baisse du coût de l'électricité à Montréal, nationalisée en 1944, et l'arrivée des électroménagers bon marché dans les foyers urbains. L'espace devint successivement un vendeur d'automobiles d'occasion, une cour à ferraille et un stationnement d'un garage (bannière Pneus Idéal de 1967 à 1986).
Image : Archives de Montréal, P500-Y-05_01-068. Cour à bois et charbon A. Lange, 3150 rue Sainte-Catherine, vers 1945 .
