Prisées pour sa proximité au fleuve tout en étant un peu à l’écart de la « grande ville » , les terres aux abords de Notre-Dame sont rapidement investies par des établissements religieux. Dans le quartier, le bien connu couvent Hochelaga rend compte de ce phénomène, mais, il existe aussi un autre exemple, moins connu, le Monastère (ou couvent) des carmélites.
Dieu ayant une grâce infinie, Il vous pardonnera si vous ne connaissez pas les Carmélites. Il s’agit d’un ordre religieux catholique contemplatif, c’est donc dire que ses membres consacrent leur vie à la prière. En 1875, Mère Séraphine du Divin Cœur de Jésus fonde une nouvelle communauté carmélite qui s’installe dans notre quartier. Elle reçoit des terrains de riches propriétaires fonciers M. Trudel et d'Alphonse Desjardins pour y ériger un bâtiment qui voit finalement le jour en 1879. Toutefois, le bâtiment se révèle insuffisant pour la vingtaine de prieures (oui, un vrai mot) et les abords du Fleuve en empêchent l’agrandissement.
En 1892, elles déménagent à l’actuel monastère des Carmélites situé dans le Mile-End. Ce sont les pères rédemptoristes qui occupent dès lors le bâtiment d'Hochelaga. Ils fondent un noviciat, et renomment la petite chapelle Notre-Dame-du-Sacré-Coeur, à ne pas confondre avec son homonyme du Vieux-Montréal. En 1913, devant le nombre grandissant d'aspirants rédemptoristes, la congrégation quitte Hochelaga pour Sherbrooke. Les terrains sur lesquels se trouvait le noviciat sont vendus par les Pères au Port de Montréal en 1925. Les immeubles, probablement dans un piteux état après de nombreuses années d’abandon, sont détruits entre 1928 et 1930.
Auteur : Matthieu Mazeau
Image : Le premier carmel, Hochelaga. Archives des Carmélites de Montréal
