cultivateurs
Ouvrir une session Ouvrir une session
logo

Atelier d'histoire

Mercier-Hochelaga-Maisonneuve

Mont-Saint-Antoine

m s

Dans la seconde moitié du XIXe siècle, le Québec se dote d’un nouveau système de régulation de la jeunesse délinquante, impliquant la création d’institutions financées par l’État et gérées par un personnel religieux. Fondé en 1873 par les Frères de la Charité, l’Institut du Mont Saint-Antoine est la première école de réforme pour garçons catholiques à Montréal. L’institution est vouée à la prise en charge de jeunes garçons reconnus coupables de délits mineurs. Sa mission de rééducation est fondée sur diverses approches curatives incluant une discipline rigoureuse, la pratique religieuse et l’apprentissage d’un travail manuel. Durant leur période d’incarcération, les jeunes délinquants doivent suivre une formation industrielle dans les ateliers de manufactures locales.

En 1932, l’institution originaire du centre-ville de Montréal déménage au 8147 rue Sherbrooke, près de l’actuelle station Honoré-Beaugrand. Facilement accessible par le réseau de tramway de l’époque, le nouvel établissement frappe par sa modernité. L’édifice accueille quatre cents élèves au moment de son ouverture. Sa structure est centralisée autour d’une chapelle principale et d’un réfectoire, assurant la circulation facile et contrôlée des élèves. C’est à l’intérieur de ces lieux modernes et adaptés que les Frères de la Charité entreprennent des réformes pédagogiques importantes, témoignant d’un changement dans les mentalités.

En 1950, la Loi sur les écoles de protection de la jeunesse oblige une plus grande intervention de l’État dans les écoles de réformes. La loi entérine également une nouvelle philosophie qui conçoit les écoles de réforme non plus comme des lieux d’incarcération, mais comme des refuges destinés à protéger les jeunes d’environnements sociaux ou familiaux malsains. À l’Institut Mont Saint-Antoine, les Frères de la Charité renouvellent leur programme pédagogique, prônant une approche plus individualiste, appuyée par des méthodes mieux adaptées à chaque élève. Puis, en 1953, l’institution est officiellement reconnue comme une école d’arts et métiers, offrant une formation professionnelle spécialisée qui dépasse l’aspect mécanique de la formation industrielle.

En 1964, l’Institut Mont Saint-Michel est entièrement pris en charge par l’État, délaissant sa vocation religieuse. Aujourd’hui, l’établissement accueille le Centre de réadaptation pour les jeunes en difficulté d’adaptation du Mont Saint-Antoine.

Autrice : Emma LeBoutillier
Images : (Vignette) Institut Mont-Saint-Antoine, Sherbrooke Est, 1953. BANQ (Texte) Reportage du Ministère du Bien-Être Social et de la Jeunesse. École des arts et des métiers Mont-Saint-Antoine, 1953. BANQ

MontSaintAntoine3