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Atelier d'histoire

Mercier-Hochelaga-Maisonneuve

Parc Théodore

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L’urbanisation rapide de l’après-guerre mène à tout un imbroglio dans Viauville-Nord! Voici l’histoire du parc Théodore.

Ce n'est que dans les années qui suivent la Deuxième Guerre mondiale que la zone autour de Viau et Hochelaga commence à s’urbaniser. Qui dit après-guerre, dit baby-boom, et donc des familles nombreuses qui ont besoin de terrains de jeux pour les petits qui commencent à prendre d'assaut les rues. Comme c’est fréquemment le cas à l’époque, c’est la paroisse à proximité qui s’occupe d’aménager des infrastructures pour les enfants. C’est ainsi que dans le quadrilatère formé par les rues Pierre-de-Coubertin (Boyce), Viau, Théodore et Hochelaga, on y trouve dans les années 1960 un terrain de baseball l’été et une patinoire l’hiver. Cet endroit s’appelle alors (prenez une bonne respiration) le parc Sainte-Marie-de-la-Médaille-Miraculeuse, en référence à la paroisse dans laquelle il se trouve.

Malgré l’utilisation qui en est faite, ce territoire n’est pas reconnu officiellement comme un parc. Dans la foulée des préparations pour l’Expo 1967, la Ville de Montréal décide de rendre ce terrain disponible à la construction de motels temporaires qui doivent permettre de loger les nombreux visiteurs qu’on attend. On estime que 200 chambres pourraient être construites à cet endroit. Du même souffle, la Ville promet qu’à la fin de l’Expo cet endroit deviendra un parc.

Rapidement, un groupe se forme, le Comité de citoyens de Viauville-Nord (CCVN) et conteste cette décision. La Ville rétorque que « chacun doit faire sa part pour l’expo » et ne change pas d’idée. Ce n’est qu’en avril 1967 que l’entrepreneur (Motels Lucerne) se montre ouvert à l’idée d’échanger ce terrain pour d’autres dans la ville. En plus, il laisse la partie sud de son terrain pour en faire un parc.

La partie sud du parc Sainte-Marie-de-la-Médaille-Miraculeuse devient donc officiellement le parc Théodore en été 1973. Sur la partie nord, plutôt qu’un motel temporaire, ce sont les HLM du projet Boyce-Viau qui sont construits. Le demi-succès de la mobilisation citoyenne est de courte durée. Dans les années 1970, la Ville allonge la rue Saint-Clément qui passe désormais à travers le parc. Cette bretelle à quatre voies doit elle aussi être temporaire puisqu’elle doit servir le temps de la construction des installations olympiques. Dans les faits, ce n’est qu’en 2015 que cette dernière disparait. Aujourd’hui, les deux parties du parc Théodore sont de nouveau réunies après nombre de péripéties urbanistiques.

Auteur : Matthieu Mazeau
Image : Ouverture du chalet du parc Théodore en 1973. Archives de Montréal VM094-EM304-004.

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