Le 21 janvier 1964, le Flambeau de l’Est tient à remercier et féliciter le conseiller municipal Richard Lasalle pour l’obtention d’un parc dans la nouvelle paroisse Marie-Reine-des-Coeurs. Ce personnage important dans le quartier et député pour le parti Civique de Jean Drapeau a, en effet, travaillé d'arrache-pied pour obtenir le parc connu sous le nom de Pierre-Bédard.
Élu pour une première fois au poste de conseiller municipal en 1960 dans le district 9, Richard Lasalle habite le quartier Mercier depuis 1947. Il est aussi marguillier pour la paroisse Marie-Reine-des-Coeurs et président de sa propre compagnie de construction, la «Richard Lasalle Construction Limitée». Dès 1962, on apprend que Lasalle cherche à acquérir un terrain de jeu pour sa paroisse. De plus, il est annoncé qu’un grand projet immobilier dans le quartier de Mercier-Ouest ajoutera près de 225 nouvelles habitations. Le besoin pour un parc devient donc criant. En 1963, les conseillers municipaux de la ville de Montréal votent finalement un budget de 105 000 $ afin de payer pour les expropriations et les achats des terrains qui constitueront le parc.
En 1964, les expropriations débutent officiellement. Le parc Pierre-Bédard, nommé en l’honneur d’un ancien juge et député québécois membre fondateur du journal «Le Canadien», est constitué des lots 21-1542 à 21-1604 et 21-1691 à 21-1742. Bien qu’on ne connaisse pas précisément tous les propriétaires de ces lots, il semblerait que le lot 21-1604 ainsi que plusieurs autres du quadrilatère des rues Turennes, Bossuets, Pierre-Bédard et Lacordaire auraient été expropriés le 2 mars 1964 par la ville de Montréal.
Modules de jeux, pataugeoire, terrain de baseball et de football, toutes ces installations étaient prévues pour le parc qui sera finalement nommé en 1967. À la complétion des travaux, ce projet représentait un investissement de 400 000 $ pour la ville.
Un autre élément important des infrastructures est le terrain de tir à l’arc qui occupe presque la moitié de la superficie du parc. Aménagé pour les Jeux olympiques de 1976, c’est sur ce terrain que les archers se pratiquent avant de concourir. À partir de 1989, année de la création de l’Association régionale de tir à l’arc de Montréal, le terrain est géré par cet organisme, la plus vieille association régionale de tir à l’arc du Québec. Depuis le 16 mai 2023, la Fédération de tir à l’arc du Québec a décidé d’abolir les associations régionales. L’avenir du terrain est incertain.
En 2023, un projet de transformations majeures du parc fait beaucoup parler. La partie au nord du terrain de tir à l’arc doit être réaménagée en « parc résilient ». Ce modèle d'infrastructure en plus d’un remaniement des rues à proximité permettra une meilleure rétention des eaux lors des fortes pluies. Ce projet rencontre une opposition citoyenne qui s’axe autour de la perte de places de stationnements dans un quartier où réside en majorité une population vieillissante.
Auteur : Simon Veilleux
Images : (Vignette) Richard Lasalle, Archives de Montréal (Texte) Terrain de tir à l’arc du parc Pierre-Bédard, Galerie photo de l’ARTAM
