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Atelier d'histoire

Mercier-Hochelaga-Maisonneuve

Annexion de Maisonneuve

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Le 9 février 1918, une loi modifiant la charte de la Ville de Montréal entre en vigueur. Elle confirme l’annexion de la cité de Maisonneuve à Montréal qui est alors endettée de 18 millions de dollars. Comment en est-on venu là alors qu’en 1911, Maisonneuve était la seconde ville industrielle du Québec et la 5e au Canada?

Lorsque l’équipe d’Alexandre Michaud et d’Oscar Dufresne arrive au pouvoir en 1909, il règne un optimisme quant à l’avenir radieux qui s’annonce pour Maisonneuve. La ville est riche, la population ne cesse d’augmente tout comme le nombre d’entreprises qui s’installent pour bénéficier des exemptions fiscales. La ville peut se lancer dans des projets de construction d’édifices de prestige comme le nouvel Hôtel de ville, le Marché et le Bain Maisonneuve et la caserne Letourneux. On conçoit le projet du Parc Maisonneuve, un grand parc public dans la partie nord de la ville.

Cette période de prospérité est de courte durée. En 1913 se dessine une crise économique qui est aggravée par le déclenchement de la Première Guerre mondiale l’année suivante. Ainsi, au début de la guerre, le chômage augmente, car nombre d’entreprises diminuent leurs effectifs. Ce chômage se transforme en pénurie de main-d’œuvre par la suite avec le départ de volontaires et de soldats conscrits pour l’Europe.

Le marché immobilier de Montréal s’effondre : en 1917, il n’est que de 25% celui de 1912. La baisse des mises en chantier provoque une hausse du prix des loyers ce qui a un gros impact sur Maisonneuve qui est principalement habité pas des locataires.

La situation financière de la ville se corse avec la hausse des emprunts, le rachat des terrains du parc Maisonneuve et l’impossibilité de rembourser la dette (la ville emprunte à deux reprises pour ne payer que les intérêts).
Au début de 1918, la dette de Maisonneuve est de 18 millions de dollars, dont 6 millions, pour le parc Maisonneuve tandis que celle de Montréal est de 8 millions de $. Les créanciers de la ville de Maisonneuve sont inquiets de la situation, car une faillite signifierait pour eux de lourdes pertes économiques.

La seule solution envisageable est donc l’annexion à Montréal. Le gouvernement du Québec prendra des décisions lourdes de sens. À la mi-janvier, il met en tutelle la Ville de Montréal, elle aussi endettée, et profite de la modification de la charte de la Ville pour y introduire une clause d’annexion de Maisonneuve. La loi est votée le 7 février 1918 et entre en vigueur 2 jours plus tard. Les propriétaires de Maisonneuve devront payer une taxe foncière supplémentaire de 2½ % pour une période de 15 ans.

Ainsi se termine un mouvement d’annexions à Montréal qui avait débuté par celle d’Hochelaga en 1883.

Auteur : André Cousineau
Image : Article annonçant l’annexion de Maisonneuve, Devoir, 7 février 1918

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