Lucille Desparois est née le 15 mars 1909 à Châteauguay d’Arthur Desparois, forgeron, et de Rosalina Laberge. Son enfance est bercée par les contes que racontaient sa grand-mère et le vieux conteur du village. En 1928, on retrouve la famille Desparois au 3403, rue Ontario, angle Davidson, au-dessus d’une succursale de la Banque Provinciale. Arthur Desparois exerce toujours le métier de forgeron tandis que Rosalina Laberge loue des chambres.
Après des études à l’Académie Bourget, Lucille Desparois reçoit en 1936 un diplôme du Conservatoire Lasalle pour un programme en diction et art dramatique. Son amour des enfants la pousse à leur raconter des histoires. Elle adapte d’abord des contes d’Hans Christian Andersen ou de la Comtesse de Ségur puis elle commence à écrire ses propres histoires inspirées du folklore québécois ou de régions du Québec.
De 1940 à 1944, Lucille Desparois se met à fréquenter la Bibliothèque des enfants d’Hochelaga. Fondée en 1937, il s’agit de la première bibliothèque francophone de Montréal leur étant destinée. Pendant plusieurs années, Lucile racontera ses histoires tous les samedis matins à cette bibliothèque. C’est à cette époque qu’elle devient Tante Lucille. La directrice de la bibliothèque, Jeanne-Marguerite St-Pierre, l’encouragera à faire publier ses contes. Un premier recueil, Tante Lucille raconte, est publié par Granger en 1944, puis trois volumes en 1945 et deux autres en 1946 et 1947. Cette dernière année, la maison RCA Victor enregistre deux disques de ses contes.
L’année suivante, en 1948, elle se voit confier l’animation d’une émission jeunesse à Radio-Canada. Elle restera à la barre de l’émission pendant 26 ans, soit jusqu’en 1974. Le succès de l’émission la rend célèbre partout dans la province et en 1970, Lucille Desparois, reçoit même une médaille de l’Ordre du Canada.
Bien que les contes de Tante Lucille s’inspirent d’une morale dépassée selon les critères actuels, rien n’empêche qu’elle ait fait rêver des milliers d’enfants qui lui vouaient une grande admiration. Comme elle le disait à la fin « Cui-cui-cui, mon histoire est finie ».
Auteur : André Cousineau
Image : Lucille Desparois; revue Cap-aux-Diamants, 1993
