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Atelier d'histoire

Mercier-Hochelaga-Maisonneuve

Dépanneurs

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En 1970, le gouvernement de l’Union nationale promulgue la loi 24 afin de modifier les heures d’ouverture des commerces. Désormais, les endroits qui ont trois employés ou moins peuvent ouvrir les soirs et la fin de semaine contrairement aux supermarchés dont les horaires sont plus retreints.

Cette même année, Paul-Émile Maheu qui possède une épicerie au coin de St-Zotique et de la 1re Avenue à Montréal et dont il est le seul employé renomme son commerce « dépanneur ». Cette nouvelle appellation gagne rapidement en popularité si bien que dès 1972, on retrouve les 6 premiers dépanneurs dans Mercier et Hochelaga, mais aucun dans Maisonneuve. Ces derniers sont d’anciens commerces que de nouveaux propriétaires transforment en dépanneurs.

Avant l’apparition du terme dépanneur des petites épiceries de quartier, des commerces tabac-bonbons avec comptoir lunch et des tabagies qui se spécialisaient dans la vente de produits associés au tabac occupent la fonction de commerce de proximité. Souvent installés au rez-de-chaussée avec logement du proprio derrière, ils étaient très nombreux dans le quartier. Par exemple, en 1929, dans Hochelaga-Maisonneuve, on trouvait 195 petites épiceries, 172 commerces tabac-bonbons et 11 tabagies.

Dans les années 1980 et 1990, plusieurs éléments favorisent la prolifération de dépanneurs. En 1978, le gouvernement autorise les dépanneurs à vendre du vin en bouteilles d’où l’expression, souvent ironique, de « vins de dépanneur » afin de faire concurrence aux grandes surfaces. Ensuite, Loto-Québec qui désire étendre son réseau permet aux dépanneurs d’obtenir un terminal de la société d’État. Finalement, les associations de dépanneurs vont aussi obtenir du gouvernement que la vente de tabac soit interdite dans les pharmacies.

Des 6 premiers dépanneurs de l’arrondissement, celui du 3570, rue Rouen (angle Joliette) sert toujours de dépanneur et le Dépanneur Gisèle du 8390, rue Hochelaga, angle St-Donat, porte toujours le même nom depuis 52 ans. En 1983, le mot dépanneur est officiellement accepté par l’Office de la langue française.

Auteur : André Cousineau
Image : Le Dépanneur Gisèle du 8390, rue Hochelaga, angle St-Donat, porte toujours le même nom depuis 52 ans. AHMHM, Simon Veilleux

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