En 1896, la manufacture de papier peint Watson & Foster obtient une généreuse subvention de 9 000 $ et une exemption de taxes de 20 ans de la ville de Maisonneuve. L’offre de cette ville est plus généreuse que celle de Saint-Henri. Dans le contrat que l’entreprise signe avec la ville, elle s’engage à construire des bâtiments de brique et de pierre d’un coût de 50 000 $ avec de la machinerie d’une valeur de 40 000 $ et promet d’engager un minimum de 75 personnes dont 80 % doivent provenir de Maisonneuve. La production commence l’année suivante et en 1909, 60 000 rouleaux par jour sortent de l’usine. À cette époque, le papier peint est beaucoup plus économique et pratique que la peinture à l’huile pour décorer les maisons. La main d’œuvre augmente également rapidement : elle passe de 100 ouvriers en 1897 à 250 en 1911. Pendant les dix premières années de son existence, Watson & Foster sera la seconde entreprise en importance à Maisonneuve après la Saint Lawrence Sugar.
Le gérant de la manufacture, Robert Fraser, sera conseiller de 1906 à 1915 et membre de l’équipe Michaud-Dufresne qui fera ériger les bâtiments publics de prestige comme l’hôtel de ville, le marché et le bain. En 1949, Watson & Foster est achetée par l’entreprise The Canadian Wallpaper et, cinq plus tard, elle passe aux mains d’Édouard Roy & Fils, propriétaire de Faucher et Fils, spécialisé dans la quincaillerie de transport. En 1990, le rez-de-chaussée devient une succursale du Village des Valeurs, chaîne de vêtements d’occasion. D’autres locataires occuperont les autres étages. L’édifice devient la Place Ontario.
Pendant les rénovations de la Bibliothèque Maisonneuve, les étages supérieurs serviront de bibliothèque temporaire. La manufacture a aussi servi de décor extérieur pour un des dernières scènes du film La Bolduc.
Image : Maisonneuve, principal faubourg industriel de Montréal, croquis de la Watson & Foster, 1911.
