Tony Roman (1942-2007), de son vrai nom Antoine d’Ambrosio, devient un chanteur très populaire au milieu des années 1960 par ses adaptations de succès de Manfred Mann comme Do Wah Diddy Diddy, Par la suite, il devient un producteur très important. Il fonde la maison de disques Canusa en 1965 pour faire concurrence aux grandes maisons américaines et lance l’étiquette Révolution en 1969. Il ne lui manque plus qu’un studio d’enregistrement.

En 1968, Tony Roman fonde le Studio Magma, installé en 1968 au sous-sol de la Chapelle du Sacré-Cœur. Même si l’adresse officielle se trouve sur Ste-Catherine, c’est par le 3214, rue Rouville, qu’on y accède. C’est un petit studio avec une console 8-pistes qui peut difficilement concurrencer d’autres studios indépendants avec du 16 ou 24-pistes.

Tony roman comble ce désavantage technique par sa vision. Il parvient ainsi à faire connaître plusieurs jeunes artistes québécois. C’est à cet endroit que les Séguin (Richard et Marie-Claire) enregistreront en 1972 une reprise de Félix Leclerc, Le P’tit train du Nord. Peu de gens savent que la gare Moreau, d’où partait ce train, était située juste peu à l’ouest rue Ste-Catherine. Un des musiciens invités est Gilles Valiquette qui retiendra également les services de Tony Roman.

Tony Roman produit également le premier 45-tours de Boule Noire (Georges Thurston), des enregistrements de groupes comme Révolution française et 25e Régiment, parmi les premiers enregistrements en français de Nanette Workman et une comédie musicale des Baronets en 1970. Des musiciens comme Angelo Finaldi, Richard Tate, Walter Rossi et Frank Marino vont aussi participer à des sessions d’enregistrements au Studio Magma.

En 1973, la concurrence de studios mieux équipés force Tony Roman à fermer Magma.

Auteur : André Cousineau
Images : (Vignette) Tony Roman le 7 juillet 1969 à l’époque du Studio Magma; Fonds La Presse, BAnQ (Texte) Photo de Tony Roman le 15 octobre 1970, photo probablement prise au Studio Magma; Fonds La Presse, BAnQ