Vous savez probablement que le patronyme le plus commun au Québec est Tremblay. Mais ce que nous ignorions c’est le nombre important de ces familles s’étant établies dans le quartier Hochelaga avant la Première Guerre mondiale.

En comparant l’annuaire Lovell et les valeurs locatives pour le quartier Hochelaga en 1914, nous avons trouvé pas moins de 96 familles Tremblay vivant sur le territoire de la paroisse de La Nativité et celle de Très-Saint-Rédempteur, détachée de La Nativité en 1913. D’ailleurs, à cette époque se sont les Tremblay qui compte le plus grand nombre de baptêmes dans Hochelaga à cette époque : 22 en 1912, 30 en 1913 et 17 en 1914.

En classant les données par rue, nous pouvons isoler deux pôles : celui de la rue Joliette (avec Aylwin et Cuvillier) avec 35 familles et celui de Saint-Germain (avec Dézéry) et ses 28 familles. Fait intéressant, dans plusieurs cas, les deux époux portent le nom de Tremblay.

Parlons maintenant de l’origine géographique de ces familles. En retraçant le lieu de naissance ou de mariage des parents qui font baptiser leurs enfants, nous pouvons affirmer que la très grande majorité des Tremblay d’Hochelaga proviennent de Charlevoix si bien qu’on pourrait parler du Petit Charlevoix d’Hochelaga. D’autant plus que les familles Tremblay sont liées par les mariages et le parrainage à une autre grande famille charlevoisienne, celle des Bouchard. Les Bouchard comptent 59 familles dans le quartier en 1914 et sont mentionnés dans 20 baptêmes en 1912, 14 en 1913 et 12 en 1914.

Le lieu de naissance ou de mariage le plus fréquemment mentionné est celui des Éboulements suivi de loin par St-Irénée et Baie-St-Paul. Un certain nombre de Tremblay de l’époque se sont mariés à La Nativité, mais ils sont nés dans Charlevoix et se sont installés avec leurs parents dans Hochelaga, principalement entre les années 1905 et 1912. Dans un grand nombre de cas, les parrains et marraines sont des Tremblay. Nous avons même trouvé deux cas où les parrains et marraines sont venus expressément des Éboulements pour le baptême.

Quels sont les métiers pratiqués? Parmi les 90 familles dont le métier est mentionné, nous trouvons 28 journaliers (ouvriers non-spécialisés) et 29 ouvriers du bois (23 menuisiers et 6 charpentiers). Les autres pratiquent une variété de métiers. On y trouve aucun professionnel, mais 8 commerçants, surtout des épiciers, en grand nombre dans le quartier.

Auteur : André Cousineau
Image : 1409 et 1411, rue Joliette où vivaient Didier, Henri et Alfred Tremblay en 1914; Google Maps