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Atelier d'histoire

Mercier-Hochelaga-Maisonneuve

Caserne 48

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La caserne de pompiers 48, située au coin Hochelaga et de Chambly, tout juste à côté de la station de métro Joliette, se distingue par son architecture de style Art déco. Conçue par le célèbre architecte Emmanuel-Arthur Doucet, son histoire est intimement liée à la Grande Dépression (la crise économique des années 1930).

Après le krash boursier de 1929, Montréal, comme le reste du monde, plonge dans une crise économique sans précédent. Le chômage explose, touchant entre le quart et le tiers de la main-d’œuvre de la ville. Pour répondre à cette situation, le gouvernement fédéral adopte en 1930 la Loi de l’aide au chômeur, débloquant des millions de dollars pour financer des travaux publics. Montréal, comme plusieurs municipalités, en profite pour construire des infrastructures tout en offrant du travail aux sans-emploi.

C’est dans ce contexte, qu’au début de l’année 1931, la Ville achète un terrain à au coin Hochelaga / de Chambly et lance la construction d’un poste de pompiers et de police. Bien que le bâtiment soit achevé en novembre 1931, il demeure inoccupé pendant plusieurs années, les finances municipales ne permettant pas l'embauche de nouveaux effectifs.

En 1933, face à l’aggravation de la crise, la Ville crée la Commission du chômage pour distribuer l’aide sociale. L’année suivante, celle-ci s’installe dans la caserne vide. Selon un article publié dans La Presse du 24 novembre 1934, près de 40 000 chèques d'aide sociale y sont distribués chaque semaine, témoignant de l'ampleur de l'activité déployée.
En 1941, alors que le chômage régresse en raison de la reprise économique et de l'effort de guerre, la Ville procède à une réorganisation administrative. Le Service du bien-être social, nouvellement créé, prend possession des lieux, bien que les autorités municipales soulignent le caractère temporaire de cette affectation, jugée peu adaptée aux besoins du service. Cette période transitoire voit également la gestion complexe des quelque 127 000 dossiers accumulés par la défunte Commission du chômage.

En 1945, on envisage de transformer le bâtiment en bibliothèque, dans le cadre du réseau que la Ville souhaite développer. Finalement, après 17 longues années d’attente, la caserne trouve enfin sa vocation première : le 28 décembre 1948 elle ouvre officiellement ses portes en tant que Caserne de pompiers no 48.

Auteur : Olivier Dufresne
Image : La future Caserne 48, 10 décembre 1945. Archives de Montréal, CA M001 VM094-Y-1-17-D0380-P6

caserne 48