La base militaire de Longue-Pointe fut le point d’accueil de réfugiés indo-ougandais déportés par le dictateur Idi Amin Dada (1925-2003). Pour des raisons historiques, cette minorité, estimée à 60 000 personnes, contrôlait certaines assises économiques du pays. Dès son arrivée au pouvoir, en février 1971, Idi Amin Dada déposséda les Indo-Ougandais de leurs biens. Le climat de terreur encouragea leur ostracisation et laissa libre court à des persécutions violentes. Le 4 août 1971, le dictateur ordonna leur expulsion dans un délai de 90 jours sous prétexte qu'ils nuisaient au développement économique du pays. Dans les faits, il s'agissait d'un geste draconien pour faire disparaître une minorité et « donner » le pays à la majorité noire.
L'expulsion devint une crise humanitaire. Au total, 10 % des réfugiés choisirent de s'établir au Canada. Ils arrivèrent par vagues entre le 28 septembre et la fin novembre 1972. Pris au dépourvu, le gouvernement fédéral transforma la base militaire de Longue-Pointe en centre d'accueil. Les réfugiés n'y passèrent que deux jours. Certains éliront domicile à Montréal, notamment dans le quartier Parc-Extension. Mais la majorité ira à Toronto.
Image : Réfugiés indo-ougandais à la base militaire de Longue-Pointe, octobre 1972 (Bibliothèque et Archives Canada)
