Les sœurs St-Jean prenaient ici la pose devant l'imposante caserne 36, rues Notre-Dame et Caty, qui desservait le noyau ancestral de Longue-Pointe. Elle remplaça une petite caserne en bois mise en service par le village de Beaurivage de la Longue-Pointe à une date indéterminée dans les années 1890. Après l'annexion de cette municipalité à Montréal, en 1910, des changements majeurs survinrent dans l'organisation des services d'incendie. L'ancienne caserne, jugée vétuste, fut démolie en 1912. Avec la croissance démographique à Longue-Pointe (cinq fois entre 1891 et 1911) et l'expansion du territoire habité qui en découlait, le besoin en services publics se faisait sentir. L'annexion au géant montréalais donnait à l'ancien village de Beaurivage des moyens financiers bien au-delà de ses capacités.
C'est dans ce contexte que fut érigée, au coût de 100 000 $ (environ 2,3 millions en valeur actuelle), la caserne 36 qui partageait les locaux avec le poste de police 26 jusqu'en 1941. Les deux parties étaient séparées par une cour intérieure. La construction de l'édifice débuta en mai 1913 pour se conclure à l'automne. Des retards dans l'aménagement intérieur repoussèrent sa mise en service au 20 mars 1914. L'accès à la caserne se faisait par la rue Notre-Dame. Quant au poste de police, il avait front sur la rue Caty. À la suite d'une restructuration du Service des Incendies, en 1979, la caserne cessa de répondre aux appels et devint un atelier d'entreposage et de réparation. Elle conserva cette fonction jusqu'en 2003, quatre ans après l'expropriation de l'enclave Caty-Bruneau par le Port. L'espace est aujourd'hui un stationnement.
Image : Sœurs St-Jean devant la caserne 36 et poste de police 26, 1928; Archives de l'Atelier d'histoire Mercier-Hochelaga-Maisonneuve, fonds Maurice Day
