Lors de l'excavation de la cale sèche du pont-tunnel Louis-Hippolyte-La Fontaine, qui s'est déroulée de juillet 1963 à juin 1964, il fallait se débarrasser des matériaux le plus près possible pour respecter le calendrier de réalisation. Un faux mythe circule à ce sujet. Selon ce mythe, les matériaux déplacés, à savoir 76 000 mètres cubes de moraine, 46 000 tonnes de sable et 104 000 tonnes de pierre, furent utilisés pour l'aménagement de ce qui deviendra la Promenade Bellerive. En réalité, les opérations de remblaiement de la Promenade débutèrent à l'automne 1965, un an après l'excavation de la cale sèche, pour se terminer dix ans plus tard. Mais plus de 80% des travaux étaient complétés en 1971. Il y a donc, chronologiquement, des incohérences majeures dans ce mythe.
Les recherches les plus récentes tendent à démontrer que la Promenade Bellerive était une zone de dépôt ouverte aux entrepreneurs en construction, sans contrôle particulier. Dans les faits, les matériaux excavés pour le pont-tunnel furent jetés dans le petit chenal qui séparait les îles Charron et Molson (Sainte-Marguerite). Une solution rapide et peu coûteuse. On le voit bien sur la photo. Depuis, les deux îles sont soudées. Il est possible qu'une partie des matériaux ait été acheminée vers le site d'Expo 67 puisque l'entrepreneur responsable de la construction des caissons du tunnel, Janin Construction, travaillait simultanément sur l'agrandissement de l'île Sainte-Hélène.
Image : Pont-tunnel Louis-Hippolyte-La Fontaine en construction, 30 octobre 1964; Transports Québec
